Éthanol
À propos de l’éthanol
À partir des années 1970, l’agroindustrie a fait la promotion de l’élevage des animaux confinés et de l’augmentation de la consommation de viande afin d’accroître la taille du marché des grains et de prévenir la chute de leur prix. Une stratégie semblable est appliquée aujourd’hui pour accroître la demande en grains mais il ne s’agit plus de nourrir les animaux et les être humains. Cette fois-ci, le secteur agroindustriel international courtise la voracité presque illimitée de l’automobile en faisant la promotion de la production d’éthanol à base de grains pour en faire un combustible.
Tant la production intensive d’animaux que les biocarburants sont des produits de l’industrialisation et de la corporatisation de l’agriculture.
La rentabilité des usines d’éthanol dépend non seulement des subventions gouvernementales et des prix du maïs et du gaz naturel mais également de leur capacité à vendre leur sous-produit principal – la drèche humide ou sèche de distillerie (également connue sous le nom de drèche de brasserie et des acronymes anglais DDGS ou DG). Ce produit est utilisé dans l’industrie de l’élevage intensif, soit les parcs d’engraissement du bétail et les fermes porcines intensives.
La croissance de la production d’éthanol en Amérique du Nord a contribué à l’augmentation du prix des aliments des humains et des animaux en raison de la demande accrue de maïs. Les prix élevés compliquent la tâche des petits éleveurs d’animaux qui pourraient être poussés à fermer leurs portes, ce qui entraînerait une concentration encore plus grande de la production de viande au profit des fermes industrielles.
L’expansion de la production d’éthanol exige l’expansion des exploitations d’élevage intensif. Les promoteurs de l’éthanol en tant que solution aux changements climatiques passent sous silence le fait que la servante de l’industrie de l’éthanol, l’élevage industriel intensif, est à l’origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture et de 18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serres, selon une étude détaillée de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour en savoir plus, voir L'élevage aussi est une menace pour l'environnement.
Au-delà de l’agriculture industrielle contribue fréquemment au débat public sur les biocombustibles. Nous avons soumis un mémoire sur le projet de loi C-33, une loi qui permet au gouvernement de créer une réglementation imposant une teneur en biocombustibles obligatoire, à un Comité permanent du Parlement. Nous avons également soumis un mémoire à l’occasion des consultations en matière de politique de l’Agence canadienne d’inspection des aliments sur la drèche de distillerie utilisée dans les aliments du bétail.
En avril 2008 Au-delà de l’agriculture industrielle a coparrainé une tournée de conférences ayant pour thème Nourrir le monde ou les voitures? et portant sur les biocombustibles agricoles, les droits humains et la souveraineté alimentaire.